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Pablo, 1. Max Jacob, Julie Birmant & Clément Oubrerie

La chance m’a souri la semaine dernière à la bibliothèque de l’Alcazar le jour où j’ai emprunté le tome 1 de Pablo, cette magnifique bande dessinée sur Picasso ! Au pinceau, c’est Clément Oubrerie qui œuvre, le dessinateur de la super série Aya de Yopougon, et à la plume, Julie Birmant (auteur de Drôles de femmes, Dargaud, avec C. Meurisse). Cette entreprise biographique comportera 4 tomes retraçant la vie du jeune Pablo Ruiz Picasso de 1900 à 1912 à Montmartre.

Pablo, une bande dessinée sur Pablo Picasso (Oubrerie-Birmant)

Les premières années de Picasso à Paris

Ce 1er tome raconte l’arrivée de Picasso à Paris en 1900, année de l’Exposition universelle, la vie de bohême qu’il mena à Montmartre, les bordels, les ateliers, la première exposition, les rencontres décisives avec le poète Max Jacob et plus tard avec Fernande Olivier au Bateau-Lavoir (qui deviendra sa compagne et sa muse). C’est d’ailleurs elle la narratrice qui raconte leurs histoires respectives. Notamment, comment elle s’est affranchie, jeune femme, d’une famille et d’un mari aliénants, en devenant modèle pour les peintres de l’époque. En parallèle, on assiste au cheminement artistique de Picasso, aux prises de conscience provoquées par la mort de son ami Casagemas, puis par la découverte de la poésie, grâce à Max Jacob. Le projet est biographique, mais avec de tels personnages, le scénario de Julie Birmant ne manque pas de romanesque ! Drames, rebondissements, évolution des personnages, références historiques passionnantes, tous les ingrédients sont réunis pour tenir en haleine le lecteur. 

Les tons et les couleurs des années 1900

Mais je ne vous ai encore rien dit des dessins… Je les aime beaucoup. Clément Oubrerie et la coloriste Sandra Desmazières réussissent à merveille à évoquer l’atmosphère parisienne des années 1900. Beaucoup de scènes sont dessinées dans des teintes bleues, vertes, rouges, brunes, dorées. Un peu brumeuses et charbonneuses, elles font penser à des photos en sépia. Des angles de vue époustouflants, des cadrages presque cinématographiques rendent les dessins dynamiques, c’est bluffant. Des bras sortent des cases, des objets et des personnages proéminents semblent se rapprocher de l’œil du lecteur. Certains dessins m’ont fait penser à des peintures d’Edouard Munch. Avant de lire la BD, j’émettais une petite réserve sur la couverture qui m’avait laissée un peu perplexe en librairie. Mais recontextualisée, elle est peut-être une référence aux affiches de style Art Nouveau de cette même époque. 

La suite prochainement

Une bonne nouvelle pour finir, sur son blog, Clément Oubrerie annonce la sortie du tome 2 pour septembre. Et maintenant, je regrette presque de l’avoir emprunté et non acheté pour faire la collec » ! Enfin, il n’est jamais trop tard…

(Juillet 2012) 

w e b o g r a p h i e

 Sélection de représentations picturales des personnages de la BD par Picasso ou autres artistes dans les catalogues en lignes de musées :

— Dessins et sculpture de Fernande Olivier par Picasso, sur le site du Musée Picasso à Paris 
— « La Mort de Casagemas » par Picasso, sur le site du Musée Picasso à Paris 
— Portrait de Fernande Olivier par Kees Van Dongen, sur le site du Musée Favre à Montpellier
— Portrait de Max Jacob par Picasso, Fonds « Max Jacob et ses amis » sur le site du Musée des Beaux-Arts de Kimper  
— Portrait du premier agent de Picasso, Pedro Manach, sur le site de la National Gallery of Art (Washington) 

b i b l i o g r a p h i e

(Attention certains titres épuisés ne seront accessibles qu’en bibliothèque ou d’occasion) :

PLAZY, Gilles, Picasso, Gallimard, 2006
OLIVIER, Fernande, Souvenirs intimes : écrits pour Picasso, Calmann-Lévy, 1988
OLIVIER, Fernande, Picasso et ses amis, Pygmalion, 2001
COLLECTIF, Max Jacob et Picasso— [Exposition], RMN, 1994