Une chronique de mon amie Candy sur Un chercheur d’or, un recueil de nouvelles de l’écrivain grec Mikhaïl Mitsakis. Merci à elle !
L’auteur est grec, sa vie se situe fin du XIXème siècle-début XXème siècle. Un chercheur d’or est la seule nouvelle publiée de son vivant,
avant qu’il ne tombe dans la folie et qu’il soit interné dans un hôpital
psychiatrique. L’histoire tourne autour du narrateur Kyr Dimitrakis et du personnage de Megglidis, un homme qui n’a qu’un seul but : faire fortune en
exploitant ou revendant une mine d’or.
Pour cela, il a besoin d’être accompagné et de trouver des partenaires
financiers qui l’aident à exploiter cette affaire. Le narrateur devient donc la
cible de Megglidis, qui se met à le harceler pour l’enrôler dans son obsession.
Évidemment, il ne s’agit que d’un leurre, la réputation de Megglidis étant déjà
faite : un homme fou persuadé
de devenir riche simplement en ramassant quelques cailloux dans cette mine. Sauf
que le narrateur semble entraîné dans cette folie, se demandant si le plus
important n’est pas de contenter son
nouveau compagnon de fortune. Ainsi, s’en vont-ils à la recherche de cette
mine qui existe vraiment, mais après analyse des quelques cailloux ramassés, il
s’avère qu’il n’y a aucune trace d’or.
Désillusion donc. Pourtant le personnage principal Megglidis
est persuadé d’être riche et de
pouvoir faire fortune, même si la réalité est tout autre, à l’image de son
expression répétée à plusieurs reprises et jusqu’à la fin : « Ce sont
des cailloux du Bon Dieu, des collines du Bon Dieu, et des livres sterling
qu’on recevra en échange ! » Ainsi, se pose la question de savoir si
cet homme qui est le dernier des optimistes est vraiment fou ! En effet,
ce n’est pas tant sur la volonté d’être riche que sur l’enthousiasme qu’insiste Mikhaïl Mitsakis.
Aujourd’hui, cette nouvelle fait écho avec l’actualité
brûlante de la Grèce : dans un climat de répression économique et
d’étouffement, l’illusion de se croire
riche ne devient-il pas un exutoire à la réalité morose ambiante ?
On retrouve aussi le thème de cette non-folie dans la deuxième nouvelle intitulée La Vie. Un soir, le narrateur monte dans
une calèche pour rentrer chez lui. Le conducteur se met à raconter sa vie et
ses soucis : sa sœur est tombée amoureuse d’un homme. Cependant, elle n’a
pas une dot suffisante pour un mariage. Le conducteur ne pense qu’aux soucis,
répétant incessamment sa situation. Le narrateur finit par donner conseil à son
compagnon de route : « ne t’en fais pas mon frère, ils vivront eux
aussi, il y a de la place pour tout le monde sur cette terre. »
Aussi, ces nouvelles montrent un optimisme qui est comme une
survivance dans un milieu hostile. En conclusion, la question se pose : peut-on encore être heureux en tant
qu’individu alors que la société ne
l’est plus depuis longtemps ?