J’ai découvert
Lastman la
semaine dernière, en allant voir
Bastien
Vivès,
Balak et
Michaël Sanlaville à la « rencontre
dessinée » organisée pendant le
festival
de BD d’Aix, et on me l’a offert le lendemain ! A priori je ne fais
pas partie du public ciblé, je ne suis pas fan d’arts martiaux, j’ai lu trois
mangas dans ma vie et les jeux vidéos, c’est pas ma tasse de thé. Et pourtant
j’ai aimé
Lastman parce
qu’évidemment, il contient plus que ces ingrédients-là. À Aix les auteurs étaient
donc réunis derrière une tablette graphique pour faire une démonstration
de leur mode de production et parler du « projet
Lastman ».
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1er tome d'un manga qui sera adapté en jeu vidéo |
L’histoire d’une association improbable
Lastman se
passe à une époque archaïque, dans des décors rappelant ceux du Moyen Âge, dans
un royaume administré par un roi et une reine, pendant la saison du tournoi. Adrian,
jeune garçon s’entraînant au combat à l’école de Maître Jansen, vit avec sa
mère, la belle et gracieuse boulangère du village. Alors que son coéquipier lui
fausse compagnie, Adrian fait la connaissance de Richard Aldana, un
ténébreux combattant venu d’ailleurs, à la recherche lui aussi d’un partenaire.
Leur alliance improbable va leur faire parcourir un bout de chemin ensemble…
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Une rencontre dessinée organisée par le festival Les Rencontres du 9e Art à Aix
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Le projet Lastman :
un véritable studio de mangakas
Balak, chargé du scénario, Sanlaville, du dessin et Vivès,
des couleurs, ont annoncé une vingtaine de tomes à venir pour leur manga. Le
rythme de 20 pages par semaine va leur permettre de produire 3 albums de 200
pages dans l’année. À partir du support livre
Lastman, une adaptation en jeu vidéo est prévue. Ils pensent
faire appel au crowdfunding pour lancer la production, en s’appuyant sur une
communauté de joueurs assez réceptive au financement participatif. Un
Kickstarter (nom de la plateforme) va donc être lancé en septembre (le coût
total de l’adaptation étant estimé à environ 200 000 euros).
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Démonstration de dessin sur tablette |
Des combats, des sentiments et de l’humour
Mais revenons-en à
Lastman,
le manga. Les scènes de combat sont en quantité raisonnable, toujours bien
amenées, non dénuées de suspense, et s’alternant avec des scènes plus
sentimentales... Les personnages principaux pourraient d’ailleurs paraître un
peu archétypaux si les auteurs n’avaient pris le parti de la dérision et
de l’humour (la scène de la déclaration d’amour !). Mais ce qui fait
de
Lastman une réussite, c’est le
dessin ! La patte de Vivès est bien là, et c’est son style qui domine. Les
visages sont très expressifs, les corps dynamiques, tout comme le découpage des
cases, dans des pages suffisamment larges. Esthétiquement, on se régale. Et la
BD est truffée de références : à Moëbius (les arbitres), à Hugo Pratt (le
physique de Richard Aldana) et même aux frères Bogdanov ! La suite devrait
paraître en mai. En attendant, vous pouvez lire les premières pages du tome 1
sur
Delitoon,
et visionner un making of de la série assez drôle. Bonne découverte !
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Séance de dédicace aux Rencontres du 9e art |
(Avril 2013)