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Crescendo, Collectif

Les éditions numériques ONLIT viennent de publier Crescendo, un recueil de neuf nouvelles primées au concours de nouvelles de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2011-2012. Une première édition papier avait paru au printemps. ONLIT met désormais le recueil à la portée de tous grâce à cet ebook gratuit (téléchargeable sur le site de l’éditeur et dans toutes les bonnes librairies numériques).

Les éditions ONLIT sont belges, elles diffusent également une revue en ligne et produisent des spectacles littéraires (Albert Camus lit L'Étranger — REMIX). Les publications sont exclusivement numériques et sont au nombre de vingt-trois, consacrées surtout à la création littéraire contemporaine et aussi à la réédition de textes classiques.

Dans l’introduction de Crescendo, on apprend que les auteurs des quarante-trois textes présélectionnés (sur les 278 initiaux) ont pu bénéficier de conseils pour la relecture et la réécriture, avant d’être lus par un deuxième jury. Les quatre premières nouvelles sont celles des lauréats et les cinq autres ont été distinguées (première publication pour tous quoique pratiquant l’écriture depuis longtemps pour la plupart). Un thème, ou plutôt une idée avait été donnée aux auteurs : « crescendo », interprétée librement par chacun.

Évidemment la diversité des styles et des tonalités est telle qu’on est davantage séduit par certains textes que par d’autres. N’étant pas une grande lectrice de nouvelles, j’ai un peu de mal avec celles où l’auteur a l’ellipse facile, ou quand la chute est trop rapide ou le retournement in extremis. Mais pour chacune, le plaisir de la lecture se situe dans la découverte, au fur et à mesure que le texte se déroule, de la « partition » imaginée par l’auteur autour de cette idée d’augmentation d’intensité. Dans certaines (Si J’aime la musique ? ou Le Fruit pourri), c’est le bruit ambiant et le son d’une voix qui vont crescendo, mais dans Tous les Garçons s’appellent Alexandre, c’est l’obsession amoureuse ; dans Rue Mauzin, le crescendo est représenté géographiquement (une rue en pente en haut de laquelle se trouve l’être aimé) ; dans La Politesse des rois, c’est le rythme du pas du personnage et dans Chronologie non exhaustive, la notoriété d’un tweet. Ces quatre dernières sont celles que j’ai préférées.

Un ebook qui vous donnera forcément envie d’aller fouiller le catalogue de l’éditeur, de continuer à lire des textes contemporains et pourquoi pas de participer au prochain concours ("entre chien et loup" est le thème retenu). Bonne découverte !

(Décembre 2012)