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Affichage des articles associés au libellé Littérature latino-américaine

77, Guillermo Saccomanno

Je voulais vous dire quelques mots sur  77  de Guillermo Saccomanno, écrivain argentin édité pour la première fois en France par  L’atinoir  en 2011. Je dois aussi préciser qu’il s’agit d’une chronique partisane, car je travaille régulièrement pour cette maison d’édition marseillaise. Eh oui, les frontières ne sont pas hermétiques dans le monde du livre !

Le Festival CoLibris et ma rencontre avec L'atelier du tilde

Le week-end dernier avait lieu la 6e édition du Festival  CoLibris , à La Friche. Organisé par  La Marelle , il proposait cette année un « regard croisé latino-arabe » . Un rapprochement inspiré tout d’abord par l’histoire et les migrations, puisque de nombreux auteurs sud-américains ont des origines arabes ; puis par les influences et les similitudes entre ces littératures (le conte oriental, le réalisme magique) ; et enfin par une même tradition de l’engagement politique. Le programme était riche : rencontres, lectures, projections, concerts, avec des discussions hors de Marseille, sur le territoire, à Arles (CITL) et à Aix-en-Provence (MMSH).  Pour ma part, j’y suis allée le samedi après-midi. J’ai d’abord assisté à la rencontre avec l’écrivain mexicain Alberto Ruy-Sanchez, auteur d’ À mon cœur désirant  (éditions Galaade), roman dont La Marelle offrait un extrait permettant de découvrir la langue poétique et sen...

Que viva la música ! Andrés Caicedo

J’ai rarement eu des sentiments aussi mitigés à la lecture d’un roman. Que viva la música  du colombien Andrés Caicedo est paraît-il un livre culte, et même, aux dires de l’éditeur Belfond qui en a fourni la première traduction française, « un des chefs-d’œuvre de la littérature latino-américaine du XXe siècle ». Un  blog  a même été dédié au livre et à son  traducteur  et une édition numérique enrichie a paru. Le contexte actuel de lancement de la version française n’a donc pas grand-chose à voir avec celui de la sortie du livre en 1977 en Colombie. Mais le texte n’a pas changé, lui. Ce qui est ennuyant, c’est de le présenter sous l’angle d’un hymne psychédélique à la salsa, en passant sous silence tout ce qu’il charrie de violence et de désespoir (car c’est précisément là où se situe l’irrévérence). Paradoxalement, si ma lecture du livre a été assez pénible (le texte est réputé intraduisible), elle m’a pourtant laissé derrière la rétine des imp...

Librairies #6 L’atinoir (Editions-Librairie)

Êtes-vous déjà allé à la librairie L'atinoir dans le quartier des Réformés, à Marseille ? Je connais un certain nombre d’entre vous à qui je suis sure qu’elle plairait. Son libraire, Jacques Aubergy, a la particularité d’être aussi le créateur des éditions du même nom, dont je vous avais ici même déjà parlé ( La Longue Nuit de Francisco Sanctis ). Depuis, de nouveaux titres ont fait leur entrée dans le catalogue, que l’éditeur se fait un plaisir de présenter avec sa verve habituelle à qui pousse la porte de sa librairie. La politique éditoriale de la maison est orientée vers la littérature d’Amérique du Sud et centrale, avec un intérêt particulier porté au roman noir. (Petite précision sémantique : le roman noir n’a pas la trame du polar (pas d’énigme à résoudre), mais il est inscrit dans une réalité sociale et historique donnée, à l’égard de laquelle l’auteur est souvent critique.) Au départ, Jacques Aubergy était traducteur de l’espagnol, langue qu’il connaît ...

La Longue Nuit de Francisco Sanctis, Humberto Costantini

Je dois avouer ne pas être une grande lectrice de romans noirs. Peut-être est-ce pour cela que je suis tombée des nues à la fin de La Longue Nuit de Francisco Sanctis. Mais non, l’intrigue est quand même rudement bien ficelée et je suis sure qu’elle désarçonnerait le plus féru des lecteurs de romans policiers. Humberto Costantini (1924–1987) est un écrivain argentin de Buenos Aires qui a lutté contre les dictatures militaires dans son pays. Persécuté par les autorités, il dut s’exiler au Mexique, avant de pouvoir revenir en 1983 lors du printemps démocratique. Le roman fut édité en 1984 et est probablement inspiré de faits vécus. Il est publié en France par la maison d’édition marseillaise L’atinoir, spécialisée dans la publication de littérature latino-américaine. L’histoire se passe pendant les pires heures du terrorisme d’État en Argentine, un an après la prise de pouvoir de la junte militaire. Francisco Sanctis est un employé respecté dans l’entreprise pour laquelle i...