Pour bien commencer cette nouvelle année 2013, que je
vous souhaite excellente, voici les p’tites notes de Mathilde (qui nous avait
déjà livré son beau reportage sur le
festival Quai des bulles) sur Voyager
léger de Julien Bouissoux. Merci à elle !
Je suis tombée sur ce livre de Julien Bouissoux par hasard,
en traversant un rayon de la bibliothèque. Je n’avais pas prévu d’emprunter de
roman, mais j’ai été aimantée lorsque je l’ai vu en bout de rayonnage. Je
résiste difficilement à l’appel d’un livre des éditions de L’Olivier, mes
éditions préférées entre toutes. Je suis immédiatement tentée de le prendre, de
le feuilleter, d’observer la petite illustration sur la couverture et de lire
la quatrième. J’y résiste encore moins quand le titre m’interpelle
(« Voyager léger » c’est prometteur, c’est intriguant !) et que
le livre fait moins de deux cents pages. En effet, je commence à souffrir d’un
syndrome inquiétant qui consiste à commencer des livres, à en lire la moitié, à
les trouver passionnants puis à les mettre de côté, parce que je n’ai pas
résisté à la tentation de choisir un nouveau livre et de le commencer, et de le
mettre de côté, etc. Alors les 177 pages m’ont rassurée, celui-ci, si je le
commence aujourd’hui, je peux le finir demain, c’est faisable !
Voyager léger, c’est
l’histoire de Tristan Poque, écrivain. Il a tenté d’écrire sous son propre nom
des romans « normaux », mais il n’a pas rencontré le succès. C’est,
semble-t-il, le moins que l’on puisse dire. Il a ensuite écrit des polars sous
plusieurs pseudonymes, ce qui sans le faire accéder à la gloire lui a permis de
vivre. En manque d’inspiration, il accepte de se diversifier un peu. Il partage
son temps entre ses activités professionnelles, son ami Poupou (quelle bonne
idée de la part de Julien Bouissoux de nommer un de ses personnages d’un nom
aussi attachant, intrigant et potentiellement ridicule !) et des
rencontres plus ou moins fortuites.
Julien Bouissoux nous permet de passer de l’autre côté du
miroir et d’assister au quotidien d’un auteur : les commandes, les
hésitations sur un titre, le choix des prénoms des personnages, l’inimitié d’un
auteur pour son personnage principal, le manque d’inspiration, tout cela !
Pour ma part, je n’ai pas boudé mon plaisir, j’ai eu l’impression d’être une
petite souris assistant à des scènes habituellement tenues secrètes !
Julien Bouissoux ne nous vend pas un surhomme, au contraire. Tristan est comme
nous, très humain. Parfois maladroit, parfois rêveur, angoissé par le temps qui
passe, indécis, épicurien.
C’est bien pour cela que je me suis vite attachée à Tristan :
il semble ordinaire, commun, pas très différent de nous, mais en fait si !
On a à la fois l’impression qu’il se laisse porter par la vie d’une manière
très poétique et en même temps qu’il choisit de se laisser aller dans cette
direction. Il choisit de s’en remettre au destin. En refermant le livre, je me
suis dit que je devrais peut-être vivre un peu plus comme lui ! Oui, voilà
pourquoi j’ai aimé ce livre : Tristan Poque m’inspire ! Je vais
peut-être me faire fabriquer un badge « Tristan Poque inspires me »
que je porterai chaque jour. Ce ne serait que justice pour ce personnage et son
auteur !
Enfin, et ce n’est pas rien, ce livre est drôle ! Tout
au long de ma lecture, j’ai eu le sourire aux lèvres jusqu’à ce que ce sourire
se transforme carrément en éclat de rire quelques chapitres avant la fin. C’est
pour ce très précis mélange d’humour et d’émotions que je vous recommande
chaudement ce petit livre !