Les marseillais commencent à le comprendre, Marseille
Capitale Européenne de la Culture s’annonce comme un marathon culturel
consistant à réussir à voir les expos qui nous intéressent dans le temps
imparti pour les voir. Par exemple, ce week-end, j’étais à Aix-en-Provence pour
voir in extremis le parcours d’art contemporain dans les rues de la ville,
L’Art à l’endroit. Et du coup j’ai loupé Made in La Friche 2. C’est comme
ça, on ne peut pas être partout, ça fait partie du jeu ! Ce préambule a
pour but de m’excuser par avance auprès de vous, car je vais vous parler d’une
installation que je suis allée voir cette semaine et qui s’est clôturée
aujourd’hui au Studio Fotokino :
« Regard sur
40 ans de littérature jeunesse dans le Monde Arabe ».
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Le Studio Fotokino |
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(Éditions Mango) |
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Édition Michalon |
Le Studio Fotokino est un lieu de création et de diffusion
consacré aux images fixes et mobiles. L’illustration étant un medium important
de la littérature jeunesse, il était donc normal que l’organisation se penche
sur la création éditoriale du Monde Arabe dans ce domaine : « cette
création si proche de nous, et pourtant quasiment invisible en France. »
L’exposition était en fait une bibliothèque éphémère, c’est-à-dire, une
sélection d’une centaine de livres de plusieurs maisons d’édition à consulter
sur place, en version originale et parfois bilingue. Les livres ont été achetés
par Fotokino auprès de
L’Oiseau
Indigo (diffuseur des éditeurs du Monde Arabe à Arles) et des
librairies El Bourj à Beyrouth et Al-Balsam au Caire. La sélection est donc le
fruit d’une collaboration, avec le département de
L’île
aux livres de l’Alcazar, Mathilde Chèvre, directrice de la maison
d’édition
Le Port a jauni,
et
La Joie par
les Livres (bnf). Et chose intéressante pour les pédagogues, dans le
beau fascicule distribué aux visiteurs, on apprend que les livres circuleront après le 17 février (« voyez que j’ai bien fait de vous en
parler !).
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Les éditions Le Port a jauni |
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Édition bilingue français-arabe |
La thématique ayant servi d’orientation est « la place
laissée à l’enfant dans les livres arabes ». Comme l’installation était
conçue comme une bibliothèque davantage que comme une exposition, c’est
ensuite à la lecture du fascicule que j’en ai appris davantage sur l’évolution
des réflexions identitaires, linguistiques et graphiques opérées par les
artistes et maisons d’édition arabes depuis les années 1950-60. Évidemment,
certains livres ont pris un coup de vieux, mais ils ont une valeur historique
intéressante. J’ai eu un coup de cœur pour les illustrations des livres de la
maison d’édition bilingue marseillaise
Le Port a jauni et pour ceux de la
maison d’édition libanaise
Dâr
Onboz, fondée en 2005 par Nadine Tûma, Rayâ Khallâf et Sivine’Arîs.
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Un jeune éditeur de Beyrouth |
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Un des albums des éditions Dâr Onboz |
C’était donc l’occasion de découvrir des ressources vraiment
intéressantes. Et c’était donc l’exposition inaugurale du programme élaboré par
le lieu pour Marseille Provence 2013. Sachez qu’on est vraiment bien
accueilli là-bas, alors il ne faut pas hésiter à pousser la porte. En plus il y
a un coin librairie fort sympathique, avec des cartes, affiches ou badges un
peu loufoques comme on aime.
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Des livres à hauteur des petites têtes |