La Petite Punk est
un court roman écrit par Agnès Olive, pré-édité par Bookstory. Il est
le dernier volet d’une trilogie, entamée par Jim et Les Enfants s’amusent bien. Les textes sont liés
entre eux par un creuset créatif commun : l’évocation de la région de
l’auteur (Aix, Marseille…) et des années de jeunesse. Mais les intrigues sont
indépendantes l’une de l’autre.
Agnès Olive raconte l’histoire d’une famille bourgeoise
marseillaise sur trois générations, marquée par des figures matriarcales
oppressantes, un silence étouffant, des conventions figées, et un passé obscur.
Zabé est la petite fille, la rebelle de la famille, celle qui ne veut pas leur
ressembler et qui goûte insolemment à la liberté en fuguant et en choisissant
de devenir punk à 13 ans. Dans son roman, Agnès Olive rend hommage à la
complexité des élans de l’adolescence, à la difficulté de construire une
identité propre lorsqu’on appartient à un milieu régi par des codes et des mœurs
figés. Mais elle n’oublie pas d’évoquer la part lumineuse de cette période de
la vie, notamment à travers plusieurs références à Rimbaud, symbole absolu de
la jeunesse géniale et révoltée.
Cette histoire est portée par la voix mystérieuse et troublante
d’un narrateur omniscient, qu’on suppose être un membre de la famille, à la
fois témoin et juge, proche et distant, aimant et hostile… qui déroule son
récit dans une diction qu’on dirait automatique, au rythme scandé par des
répétitions aux allures de refrains, qui semble vouloir tout dire, ne rien
oublier, être au plus prêt et au plus vrai de ce qui fut vécu… Si la fin m’a
d’abord paru un peu consensuelle, à la réflexion, elle peut être comprise comme
une évocation du passage à l’âge adulte. La
Petite Punk est un texte fort et habité, que l’on suppose chargé
d’éléments autobiographiques, que l’auteur a su exorciser dans ce bel objet
littéraire.