J’ai lu récemment un petit texte fort drôle et distrayant
que je vous recommande chaudement si vous avez un peu le moral dans les
chaussettes. J’ai trouvé Le livre
qui rend dingue de Frédéric Mars dans le catalogue des éditions StoryLab, composé exclusivement de
littérature numérique. L’éditeur propose des formats courts, fictions et
documents, à lire en moins d’une heure.
En lecture tout terrain
Je lis habituellement les ebooks sur ma liseuse, pour un
meilleur confort de lecture (encre électronique, sans luminosité de l’écran),
mais là je l’avais chargé sur mon smartphone. Alors dans une heure creuse, en
transit, j’y ai commencé Le livre
qui rend dingue. Bref, ce fut ma première expérience de lecture d’un livre
numérique sur mon téléphone. Je suis toujours là pour vous en parler, le
téléphone n’a pas buggué, le texte de Frédéric Mars est toujours dedans, mes
yeux n’ont pas pleuré ; tout s’est bien passé.
Un canard, mais pas que
Le livre qui rend
dingue raconte l’histoire d’un auteur qui découvre que les mots du
texte qu’il a écrits dans un atelier d’écriture (une bête histoire de canard)
racontent des histoires différentes selon les lecteurs. Chacun y lit en fait sa
propre histoire comme si le livre avait un effet miroir. L’auteur, dubitatif,
craint un temps que l’imposture soit dévoilée, mais l’effet magique se poursuit
et le livre devient un bestseller.
Mea culpa
En lisant le livre de Frédéric Mars, on fait soi-même
l’expérience d’une mise en abîme puisqu’un avertissement de l’éditeur nous
prévient qu’on n’est pas censé y lire autre chose qu’une histoire de canard. Et
surtout je me suis pour ma part tout à fait reconnue dans le portrait collectif
des lecteurs de blogs attentifs : « des coupeurs de couilles de lombric
en huit mille ». J’ai bien ri, il est toujours salvateur d’être mis face à
ses petits travers. Alors forte de cette expérience réflexive, je vais essayer
de ne pas trop monter dans les tours aujourd’hui, de rester un peu
superficielle.
Le pouvoir de la littérature
Le livre qui rend
dingue est une satire du monde de l’édition, des médias et de ses modes de
promotion : « la culture, mes amis, quand ça commence à cracher,
c’est encore mieux que les pots de yaourt. » Mais l’histoire est
aussi une belle métaphore des phénomènes un peu magiques d’identification, de
projection et d’appropriation à l’œuvre lors de la lecture d’un texte
littéraire. Enfin, c’est une réflexion sur le livre comme creuset d’influences
et de références intertextuelles : « tous les récits du monde
sourdaient de mon texte. » Mais peut-être suis-je déjà en train de prêter
à l’auteur des intentions qui ne sont pas les siennes ! Qu’il me pardonne…
Un style
Pour conclure, le livre est surtout drôle : dans les
situations absurdes vécues par le personnage, mais aussi dans la langue, pleine
d’esprit, d’impertinence et de méchanceté. En lisant Le livre qui rend dingue, on sent l’aisance de l’auteur dans
le maniement de la langue, qui sert parfaitement son sens de l’humour. Un livre
comme une petite surprise réjouissante !