Une nouvelle p'tite note inspirée de Vincent Laugier sur Palladium de Boris Razon paru aux éditions Stock. Merci beaucoup à lui pour cette amicale contribution !
C'est le récit d'un vécu hallucinatoire, un jour une maladie
le frappe, le paralyse, il s'en remet au bout de six mois.
Entre temps s'ouvre à lui un réel délirant tandis que sa vie
d'avant se ferme.
Pourquoi j'ai lu ça, parce que les états seconds de
conscience me passionnent, m'interrogent.
J'ai vu l'auteur aux Correspondances de Manosque.
Il dit qu'il n'est pas revenu indemne, qu'une métamorphose a
eu lieu.
Il a la beauté d'un Gainsbourg apaisé, une ressemblance
frappante et un air de sagesse dérangée.
Il a regardé le public avec « un comment vous dire »
dans les yeux, une lancinante interrogation impossible à dire mais présente.
C'est un capitaine abandonné, un revenant de guerre, un
rescapé de loin et qui veut faire preuve de ce qu'il a vécu, de toute une
panoplie de sensations.
Il a fait un récit de cet exil forcé aux confins de soi, de
la vie.
Et là-dedans, il y a de l'aventureux, du merveilleux, du
terrible et des histoires.
On peut prendre le temps de lire cela comme un mixte entre
la série Le prisonnier (je
ne suis pas un numéro) et le film Mad
Max, marqué, appuyé d'inventivités en tout genre, de la science fiction
avec toute une approche sociale déglinguée, une dynamique des rapports humains
dans des élans de férocités.
Le début de ce roman, car présenté comme tel, est comment
cela est arrivé, l'attrapage de cette paralysie et les faits sont précis, il y
a un désir du détail vrai pour faire de ce roman autre qu'une échappatoire de
la mélancolie d'ici, du dedans de nous.
Roman veut dire volonté littéraire, elle joue des
constructions, fait bric à brac de toute une force de pulsions et cela est
réussi.
Impossible de rendre le vivre enfermé dans un corps
immobile.
Alors le roman est né là par l'esprit qui s'évade ainsi et
continue à vivre dans un cerveau qui étincelle d'imagination pour dire à la
conscience ce qui se passe.
Mystères de nous.
Revenu de ça comme il a pu et pas complètement, il fait
narration, c'est le signe qu'il donne au monde pour échapper peut-être à un
moment si fort.
Il a beaucoup appris sur lui, sur ce qui peut arriver.
Qui sommes-nous ? Que faisons-nous ?
Il sort sonné de ce kaléidoscope de vécus, il a connu ainsi
mille vies et bien vives en lui, il est sonné de ne savoir quoi en faire...
Les partager pour être moins seul avec est son ambition
littéraire qui a fait écho en moi.