Une p'tite note invitée et poétique de Vincent Laugier sur Et si nous étions libres, un livre d'Annick Cherville paru aux éditions Le Courrier du livre en 2015.
C’est quoi ce bouquin ??? (À part le livre d’une
amie...)
C’est une chose qui contient bien du monde, des rêves et des
fièvres dans un bloc. Il est étrange et éparse comme une demande d’évasion...
Ceci est lourd comme un pavé mais vole fort et aussi haut
qu’un de 68, il pourrait y avoir du 69 car le sexe est bien présent.
Y a une narratrice native des années 50 et qui raconte
sa vie. Elle se lance toute jeune dans l’écriture et hop elle attrape un
succès ! Elle est rendue indépendante par cela, elle frétille comme une
anguille sait vivre et une fille qui vrille dans l’abondance permise dans une
époque libertaire.
Elle s’adonne aux plaisirs des corps, traversée de
rencontres sexuelles et d’hypnotiques états qu’offrent les drogues goûtées.
Inapte au sentiment, lui manque toujours quelque chose dans le creux que lui
laissent ses expériences. Elle découvre peu à peu et en le vivant plus qu’en le
devinant par des voyages, des pays, des senteurs et des amis qui prennent une
place à part, ce que son désir de liberté veut d’elle. L’écriture jalonne sa
vie comme des métamorphoses à faire, des pages à tourner dans son livre de
vies. La mort autour d’elle l’entoure comme un miroir de son devenir et
peut-être comme une inquiétude salvatrice. Il y a aussi des signes d’un
au-delà qui existe peut-être...
Ceci est un journal intime d’une chercheuse qui dit ce qui
lui vient du monde qui la nourrit, son entourage est tragique, son regard rend
ce qui la touche, la gène et la prend. Elle se sent ballotée au milieu de
personnages forts qui escortent son interrogation sur le sens possible de la
vie : Et si nous étions libres ?